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La pauvreté des femmes
En référence à plusieurs études féministes effectuées par le regroupement des centres de femmes du Québec, il est possible de constater que la pauvreté et l’exclusion chez les femmes sont causées par « plusieurs systèmes d’oppressions tels que le patriarcat qui maintient une division sexuelle du travail défavorable aux femmes, et le néolibéralisme qui fait passer les profits des entreprises privées avant le droit de la population à une vie décente »[1]
Dans un premier temps, le patriarcat est défini comme étant un système de valeurs, de règlements et de normes qui normalisent la domination des hommes sur les femmes. De ce fait, cette idéologie engendre des stéréotypes traditionnels liés au sexe et les perpétue lors de la socialisation. Par ailleurs, cette forme de socialisation auprès des femmes fait en sorte que les soins apportés aux enfants et aux membres de leur famille soient considérés comme étant de leur responsabilité. De ce fait, les statistiques démontrent que les aidants naturels et les chefs de famille monoparentale sont à 80 % des femmes[2]. En somme, « les femmes sont socialisées à remplir ces fonctions qui ne sont ni rémunérées ni valorisées par d’autres moyens »[3]. De ce fait, un accroissement de la pauvreté est remarqué auprès de la population vieillissante, car le rôle de la femme au foyer (il y a seulement quelques décennies) ne permettait pas une autonomie financière. C’est pourquoi, en cas de séparation, les femmes se retrouvaient sans aucun revenu et aucune expérience de travail. Donc, lors de leur retraite, une grande majorité des femmes âgées se retrouvent sous le seuil de la pauvreté.
De plus, il est constaté que les emplois les moins payés sont souvent associés au travail effectué par les femmes. Ce qui est avantageux pour l’État néolibéralisme, puisque les postes à temps partiel et ceux reliés aux secteurs des services sociaux et des services de la santé (poste principalement occupé par les femmes) sont plus facilement supprimables lors de situation de crise économique.
En conclusion, les centres de femmes luttent pour que les femmes puissent être reconnues, en toute équité, dans leur travail rémunéré ou non. Pour que le gouvernement néolibéral applique des politiques sociales qui permettraient aux femmes d’acquérir une bonne qualité de vie, et de briser le cycle de la pauvreté. De plus, les centres de femmes luttent pour remédier à l’idéologie patriarcale, qui enferme les femmes dans des rôles préétablis, diminuant leurs choix de professions.
Statistiques[4]
- Au Québec, les femmes représentent 70 % de la pauvreté.
- En 2005. 70 % des emplois à temps partiel étaient occupés par des femmes.
- En 2015, malgré la loi sur l’équité salariale, les femmes n’atteignent toujours pas le même salaire que l’homme, pour un travail égal.
- En 2006, les femmes détenaient 70 % des emplois au salaire minimum.
- 46 % des mères monoparentales vit sous le seuil de la pauvreté.
- À Montréal, 40 % des travailleurs vivent sous le seuil de la pauvreté.
- Le salaire minimum a perdu 22 % de sa valeur en 30 ans.
[1] LE REGROUPEMENT DES CENTRES DE FEMMES. « La pauvreté des femmes, une décision politique » Analyse féministe des causes de la pauvreté, avril 2007, p.3
[2] Ibid; p.6
[3] Ibid; p.6
[4] LE REGROUPEMENT DES CENTRES DE FEMMES. « La pauvreté des femmes, une décision politique » Analyse féministe des causes de la pauvreté, avril 2007